Le terme Afro-descendants renvoie aux personnes de descendance africaine subsaharienne. Créée il y a trois ans, l´Association des étudiant(e)s afro-descendant(e)s de l’Université de Lausanne (AEA) est née à la suite de plusieurs incidents survenus sur le campus notamment des cas de Blackface (le fait de peindre le visage en noir, ndlr) ou d’autres cas de racisme sur le campus à l’endroit des étudiants de cette communauté. L´AEA est une association à but non lucratif qui a pour objectif de revaloriser les cultures afro-descendantes et en explorer la sphère politico-intellectuelle. Autour d’une table, nous avons pu nous entretenir avec les 2 Co-Présidents de cette association: Vanessa Kagni, étudiante en Politique et Management Public, d’origine togolaise et Wilfried Thalmas, étudiant en droit économique, d’origine ivoirienne.
Comment est née l’association AEA ?
Vanessa Kagni: l’idée de créer une association est venue à la suite de plusieurs incidents survenus sur le campus notamment des cas de Blackface (le fait de peindre le visage en noir, ndlr) ou d’autres cas de racisme sur le campus, on s’est rendu compte que c’était d’autres associations qui revendiquaient nos droits, qui se plaignaient de ce genre de situation et on s’est dit qu’il fallait créer une entité pour permettre aux Afro-descendants de faire valoir leurs droits.
Wilfried Thalmas: À côté de ça, il fallait aussi combler un besoin de se retrouver parce qu’on s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup d´Afro-descendants à l´Université de Lausanne mais puisqu’on était un peu dispersés, on n’avait pas cette sensation d’être nombreux. Du coup, il fallait former une sorte de mini-communauté pour pouvoir se regrouper, apprendre la culture des autres, les réalités des autres, etc parce qu’au final on est tous confrontés aux mêmes problèmes.
Quels sont vos missions, vos objectifs et quel est votre vision dans les toutes prochaines années?
Wilfried Thalmas: Nos missions sont de connaitre et faire connaitre nos cultures aux autres, de permettre aux Afro-descendants d’avoir une plateforme où ils pourront exprimer leurs réalités, leurs problèmes au moyen de conférences et de table rondes.
Notre vision est que l´Université de Lausanne soit un cadre sein pour les étudiants Afro-descendants et que dans un futur proche, ceux des étudiants Afro-descendants qui y viennent, puissent avoir le sentiment que l´UNIL (Université de Lausanne, ndlr) garantit leurs droits et puisse leur permettre de s’épanouir pleinement.
Vanessa Kagni: L´AEA a pour objectifs de revaloriser les cultures afro-descendantes et en explorer la sphère politico-intellectuelle. L´AEA doit être une sorte de repère pour les étudiants afro-descendants et un pont entre ces étudiants et le monde professionnel.
Quels sont vos rapports avec les autres étudiants non-afro-descendants ?
Wilfried Thalmas: nos rapports sont au beau fixe car avant d’être membres de cette association, nous sommes d’abord étudiants de l´UNIL. Malheureusement, quand des personnes noires commencent à se réunir, on commence aussi à parler de communautarisme et c’est des choses qu’il faut gérer.
Comment est-ce que les autres étudiants ont accueilli votre association ?
Vanessa Kagni: Les gens ont commencé à nous connaitre lorsqu’on a organisé la première et notre plus grande conférence d’ailleurs, qui était basée sur le Blackface. C’est là que les autres associations estudiantines ont commencé à nous prendre en compte dans la chaine décisionnelle.
Wilfried Thalmas: Pendant cette conférence, on a montré qu’aujourd’hui à l´UNIL, si tu heurtes la communauté noire il y aura quand même des personnes qui vont se lever pour se plaindre. Du coup, au final c’est ce message qu’on a envoyé, on s’est non seulement fait connaitre, mais on est devenu une sorte de référence pour les questions de discrimination un peu malgré nous, car nous ne sommes pas non plus des experts en la matière.
Existe-t-il des associations similaires au vôtre dans les autres villes de Suisse, si oui êtes-vous en contact ?
Vanessa Kagni : À l´Université de Genève, il y a l’association Kam’Af (Association universitaire pour la promotion des cultures africaines au sein de l’Université de Genève, ndlr) avec qui on est en contact. On a essayé d’organiser des conférences ensemble mais avec les restrictions sanitaires on n’en est pas encore parvenu.
Wilfried Thalmas: Je pense qu’en Suisse alémanique il y en aurait mais sinon ici en Suisse romande, il en existe ici à Lausanne et à Genève.
Un dernier mot pour les lectrices et lecteurs du magazine Afrique Opinion ?
Wilfried Thalmas: Le magazine est une excellente initiative qu’il faut continuer de soutenir, c’est important de montrer un autre visage de l’Afrique, de l´Africain, de l´Afro-descendant, de sortir de tous ces clichés dans lesquels on nous case forcément.
Merci de votre disponibilité et du temps que vous avez accordé à notre magazine
Merci
Propos recueillis par Merlin Tchouanga
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