«Quand je crois en quelque chose, je le fais et si cela ne fonctionne pas, je n’abandonne pas. Je me dis que j’ai quelque chose à apporter dans cette vie, alors je me bats. »
Madame Roth-Kabore, bienvenue sur cette plateforme d´échange et de communication qu´est Afrique Opinion. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs s´il vous plaît?
Je suis Agathe Roth-Kabore, je viens du Burkina-Faso, je vis en Suisse depuis 2007, je suis mariée et mère d´enfants, détentrice d´un diplôme en architecture d´intérieur depuis 2010. En 2016, j´ai commencé à me former dans le développement personnel, ce qui m´a fait découvrir mon talent naturel qui est la communication et le conseil et qui m´a ensuite amenée dans ma vocation de coaching et de consulting. Ce qui fait que je suis coach de vie actuellement.
Vous êtes par ailleurs fondatrice de Impact Plus International, c´est quoi effectivement ?
Impact Plus International est une société basée au Burkina-Faso et en Suisse. Nos objectifs sont le coaching, la motivation, le conseil, l´assistance, la formation professionnelle, l´appui-conseil, l´assistance aux petites, moyennes et grandes entreprises, le management, la conduite des projets, le courtage immobilier, l´architecture et l´investissement.
Avec tout ceci madame Roth-Kabore, on constate que vous êtes une femme pluridisciplinaire, vous agissez dans plusieurs domaines de la société. Vous avez certainement eu des difficultés tout au long de votre parcours, en tant que femme noire, comment les avez-vous surmontées ?
J´ai eu des difficultés et j´ai encore des difficultés, je pense que c´est ce qui nous motive. Quand tu vis une vie sans difficultés, ça veut dire que tu n´entreprends pas ou bien que tu n´es pas active dans la vie de tous les jours ; parce que si tu as des objectifs, tu dois vraiment te battre pour les atteindre. En tant que femme noire ici en Suisse, c´est claire que ce n´est pas facile mais le jeu en vaut la chandelle car c´est ça qui nous fait se sentir forte et déterminée.
Comment les avez-vous surmonté ces difficultés donc ?
La persévérance, aussi je suis quelqu´un de très optimiste et positive. Quand je crois en quelque chose, j´y vais à fond et si ça ne marche pas je ne baisse pas les bras. Je me dis que j´ai quelque chose à apporter dans cette vie-là, alors je me bats.
Comment comptez-vous développer vos activités étant donné que vous vivez en Suisse et vous êtes aussi active au Burkina-Faso ?
Ça va être vraiment pas facile mais je pense que de nos jours au 21ème siècle, nous avons beaucoup de possibilités à travers les vidéoconférences et les vols qui sont presque tous les jours. Du côté de ma famille, cela va être compliqué mais je pense que si tu veux vraiment faire quelque chose et que tu te donnes les moyens, tu trouves toujours des solutions pour résoudre les problèmes qui se présentent à toi.
Vous avez par ailleurs dit que vous êtes coach de vie. Quels sont vos rapports avec vos clients non-africains ?
Simple. Souvent quand je parle avec mes clients suisses par exemple, c´est des gens qui me disent oui franchement, wouah tu as bien cerné. Suisse ou Africains, le but n´est pas d´aller chercher les gens. Ce sont des gens qui viennent vers vous parce qu´ils ont un besoin, un besoin d´accompagnement. Moi je pars du principe que toute personne qui a envie d´arriver à construire quelque chose dans sa vie, a besoin d´un mentoring, a besoin d´accompagnement, et une fois que tu connais ton objectif et que tu choisis la personne qui t´accompagnera, c´est facile de réaliser les choses après avec beaucoup plus de calme et de professionnalisme.
Vos clients sont uniquement des femmes ou bien avez-vous aussi la gente masculine ?
Non, il n´y a pas que des femmes, il y a aussi des hommes. J´ai aussi un groupe de cent jeunes Burkinabé qui sont éparpillés dans le monde comme au Maroc, en Tunisie, en Inde, en Côte d´Ivoire, au Bénin et au Niger qui me suivent. Ce sont des gens à qui je donne des formations toutes les semaines, les samedis. Ce sont des jeunes à qui je dis, je vous donne un peu de mon temps parce que j´aimerais que vous gagniez du temps que nous. Moi par exemple, je suis toujours jeune, du haut de mes trente ans je me dis que notre génération a perdu beaucoup de temps car on n´avait pas la bonne information et on n´a pas eu ce suivi-là qui est maintenant à la portée de tous et qu´on peut trouver partout. On a la possibilité de se former tout seul sur les réseaux sociaux comme YouTube par exemple ou sur internet tout court. Il y a donc plusieurs moyens de pouvoir apprendre vite et de ne pas perdre son temps comme avec les générations passées.
Madame Roth-Kabore, justement concernant les jeunes, avez-vous un mot à l´endroit des jeunes femmes en général et des jeunes femmes noires en particulier qui aimeraient suivre vos pas ?
Je vais dire une femme qui me lit aujourd´hui, je sais que ce n´est pas facile, je suis passée par plusieurs étapes de ma vie. J´ai connu beaucoup d´échecs, beaucoup de difficultés ici en Suisse. Je ne dis pas que j´ai fini d´en connaitre, mais j´ai envie de dire que tout est possible. La première des choses à faire est d´investir sur soi, de commencer à s´éduquer. Si tu n´as pas les moyens de te permettre des formations, tu as internet qui est presque gratuit et accessible ici en Suisse. Tu peux te former toute seule, tu peux apprendre beaucoup de choses qui te plaisent à ton niveau et si tu as besoin d´accompagnement je serai là. Il y a aussi beaucoup de gens comme moi que tu peux trouver sur la toile, qui aident aussi pour le développement et la création des revenus. C´est important qu´une femme du 21ème siècle puisse apprendre à être indépendante. Je ne dis pas que c´est facile, je ne dis pas que cela se fait du jour au lendemain mais je pense qu´avec du travail acharné, de la concentration, de la discipline et de la détermination tout le monde peut y arriver.
Un dernier mot au journal Afrique Opinion ainsi qu´à ses lectrices et lecteurs ?
Mon dernier mot à l´endroit des lectrices et lecteurs est que je les encouragerai à lire ce journal qui parle beaucoup des talents et des gens qui essayent de s´en sortir et qui réussissent. C´est aussi des modèles qu´on peut suivre. Donc si tu apprends sur les parcours des gens à travers ce journal, c´est aussi important de se remettre en question et de se dire, tel a réussi et moi aussi je peux le faire car tout le monde peut le faire. Il suffit d´être déterminé. Maintenant concernant le journal je félicite Afrique Opinion parce que je trouve que c´est une très belle initiative qui nous représente bien et je dis bon vent à ce magazine. Que Dieu bénisse Afrique Opinion.
Merci madame Roth-Kabore de votre disponibilité et à très bientôt sur Afrique opinion.
Merci.
Propos recueillis par Merlin Tchouanga