<< La Suisse devrait réellement montrer qu´elle veut nous intégrer dans le système car il ne faudrait pas seulement parler de nous sans nous, mais aussi parler de nous avec nous >>
Né en 1981 en Guinée, il arrive en Suisse en 1995 comme demandeur d´asile et fait son bout de chemin. La valeur d´un homme n´attendant point le nombre d´années, ce Suisse d´origine africaine et père de 2 filles, travaillant dans la gastronomie, amorce la politique seulement quelques 4 années après son arrivée sur le territoire helvétique. Il habite d´abord en Suisse Romande avant de faire ses valises plus tard dans le canton de Berne. En politique, il siège de début janvier 2013 à fin décembre 2016 au Conseil Municipal de la ville de Berne avant d´être élu comme membre de la Commission Scolaire dans la même commune pour la période allant de janvier 2016 à décembre 2021. Lui c´est Barry Mess. Ayant milité pendant 10 ans dans le parti socialiste, cet amoureux de la tolérance et de l´acceptance qui sont ses leitmotivs, a décidé de démissionner de ce parti pour des raisons personnelles et de continuer en politique sous la bannière d´aucun parti. Ce fruit de l´intégration africaine en Suisse, par ailleurs co-fondateur du Conseil de la Diaspora Africaine de Suisse en 2010, est candidat en tant qu´indépendant au Conseil National sur la liste 24 du PdA-POP (Parti Ouvrier et Populaire) lors des élections fédérales du 20 octobre prochain.
Quand on lui demande pourquoi on devrait l´élire au Conseil National, Barry Mess nous dit : « Nous les Africains qui vivons ici en Suisse, nous devrions aussi participer à la politique suisse car je trouve qu´il n´y en a pas assez. Je trouve que ce serait important d´avoir quelqu´un qui représenterait la communauté africaine au Conseil National car ce serait aussi un signe d´intégration. La Suisse devrait réellement montrer qu´elle veut nous intégrer dans le système car il ne faudrait pas seulement parler de nous sans nous, mais aussi parler de nous avec nous ».
Après avoir passé près d´un quart de siècle en Suisse, Barry Mess a certainement connu durant son parcours des hauts et des bas. Interrogé sur ce qu´il pense de l´intégration, il nous laisse comprendre que : « En ce qui concerne l´intégration, c´est toujours une affaire du donner et du recevoir. Ces thèmes liés à l´intégration comme la formation et autres sont plus entendus au plan national. Au plan cantonal ou communal, l´on ne peut faire que très peu, c´est pour cela que je me porte candidat au niveau national. Il faudrait donner la parole à ceux qui sont concernés par ces thématiques sur l´intégration car ils la vivent au lieu de ne donner la parole qu´à ceux qui ne connaissent la migration ou l´intégration que sur papier ».
Sur ce qu´il aimerait effectivement changer en postulant au Conseil National, surtout en ce qui concerne la communauté africaine il nous fait comprendre que : « Au Conseil National, il y a beaucoup de choses que l´on peut changer. Par exemple, lors de recherches d´appartement, les personnes migrantes sont souvent discriminées en voyant seulement leurs noms de famille d´origine étrangère ou lors de recherches d´emploi. Une fois arrivé au Parlement par exemple, je pourrais dire quelle est la priorité pour cette communauté migrante ».
Merlin Tchouanga