De la définition scientifique
Une publication dans les années 1970 du Psychanalyste allemand-américain décédé en 1999, définit la première fois le terme « burn-out ». Selon M. Herbert J. Freudenberger, le burn-out est un état d’épuisement et de frustration, provoqué par des attentes irréalistes. Il définit cet état comme une usure de l’énergie, un épuisement dû aux exigences, qu’elles soient imposées par l’individu lui-même ou par son entourage, la famille, le travail, les amis, le conjoint, le système de valeurs ou encore la société en général. Il s’agit d’un état émotionnel qui s’accompagne d’un stress intense.
Dans la Classification Internationale des Maladies (CIM-10), le terme « burn-out » est mentionnée sans toutefois être classifié comme une maladie, mais plutôt comme un état, appartenant à la catégorie « Problèmes liés aux difficultés à faire face à la vie ».
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes du burn-out sont les suivants :
Symptômes Physiques
- Fatigue
- Insomnies
- Maux physiques (maux de têtes, maux de dos, douleurs musculaire, hypertension….)
- Problèmes digestifs et perte d’appétit
- Troubles sexuels
Symptômes Psychologiques
- Démotivation constante par rapport au travail
- Irritabilité marquée, colères spontanées, pleurs fréquents
- Attitude cynique et sentiment de frustration
- Sentiment d’être incompétent
- Goût de s’isoler
- Sentiment d’échec
- Baisse de confiance en soi
- Anxiété, inquiétude et insécurité
- Difficulté à se concentrer
- Pertes de mémoire
- Difficulté d’exercer un bon jugement
- Indécision, confusion
- Pensées suicidaires, dans les cas les plus graves.
Complications:
- Diverses maladies: atteintes cardiovasculaires, dépression, troubles anxieux, etc.
- Incapacité totale de travailler (AI).
- Isolement social: séparation, divorce, difficultés relationnelles avec ses proches, ses amis.
- Perte d’emploi.
- Suicide
Qui est concerné ?
Tout le monde ! Il s’agit d’un problème plus fréquent dans le monde industrialisé où le filet social se fait rare pour plusieurs personnes. En plus, de plus en plus de personnes font face à une surcharge de travail, qu’elles doivent effectuer sous pression et avec toujours plus de responsabilités, tout en bénéficiant de moins de soutien, devant parfois subir de l’intimidation voire risquer de perdre leur poste.
En Suisse, le stress au travail a augmenté de 30% entre 2000 et 2010 et touche actuellement environ 1’300’000 travailleurs. Selon une étude du SECO (Secrétariat d’Etat à l’économie), environ un tiers des personnes actives (34%) ont affirmé s’être senties souvent voire très souvent stressées. Le Job Stress Index 2016, étude annuelle réalisée par Promotion Santé Suisse, fait pour sa part état d’une personne active sur quatre (25,4%) éprouvant du stress au travail, et la même proportion de travailleurs se disant épuisés.
Personne n’est à l’abri du burn-out; ceux dont le travail implique beaucoup de relations interpersonnelles, tels que directeurs, enseignants, médecins ou infirmières y sont particulièrement exposés. À cela s’ajoute la pression occasionnée par une disponibilité en tout temps telle que permise par les mails, smartphones, tablettes, etc., et qui nécessite une bonne gestion.
Le stress dû au fait d’avoir plusieurs activités, professionnelles ou non, à la fois. Ce phénomène touche principalement les femmes. Celles-ci doivent souvent partager leur emploi du temps entre travail et vie familiale, en plus de gérer les exigences qu’elles s’imposent à elles-mêmes, ce qui les rend plus vulnérables.
Thérapie
Le burn-out se traite. Il s’agit d’une prise en charge psychothérapeutique. Un traitement avec un psychologue ou psychothérapeute spécialisé le mieux dans une thérapie cognitivo-comportementale (TCC). La prise en charge a pour objectif la prise de conscience des raisons et mécanismes ayant mené à l’épuisement professionnel et la réalisation qu’on n’en est pas responsable. Le deuxième volet de la thérapie est la prévention. Il s’agit d’apprendre à éviter de retomber dans la même situation et faire face au stress: savoir dire non, prendre ses distances émotionnellement au travail, désamorcer les jeux de pouvoir, reprendre confiance en soi, etc. C’est aussi l’occasion de fixer ses priorités de vie.
Dr. Abba Moussa
Spécialiste en Psychiatrie et Psychothérapie de la Personne Âgée
Compléments de l´article « Immigration & santé mentale » paru dans votre magazine Afrique Opinion No. 006. Bien considérer les références utilisées ci-dessous
Références :
- La-Croix-La-souffrance-psychique-des-migrants-enjeu-de-sante-publique-oublie.pdf
- https://alpabem.qc.ca/le-stress-de-limmigration/