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Florent Hazoume, un destin caché dans l´art de la peinture

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Jeune homme âgé de 22 ans, originaire d´Afrique (Sénégal et Togo), Florent a toujours eu un penchant pour l´art de la peinture et l´a toujours vécu de l´extérieur comme spectateur sans jamais pratiquer lui-même. C´est dans sa ville d´adoption à Bex dans le canton de Vaud, que nous sommes allés à la rencontre de ce jeune diplômé en télécommunication pour savoir un peu plus sur ses motivations de vivre cet art aujourd´hui comme acteur. Lisez plutôt

 

Bonjour Florent, comment en êtes-vous arrivé à peindre aujourd´hui ?

J’ai toujours été intéressé par l’art sous toutes ses formes sans pour autant m’y atteler car je considérais que je n’avais pas de talent spécial pour ça et l’envie ne m’était pas nécessaire. J’étais plus spectateur. C’est grâce à la rencontre avec l’artiste Latifah Pouye avec qui j’ai longuement échangé et qui a su faire naître cette passion que j’ai pu commencer cette aventure. Il se trouve que je traversais une étape assez difficile dans ma vie et je ne voulais pas vraiment en parler. La peinture m’a fait extérioriser certaines douleurs, des moments de joie, de colère et de peine.

Que ressentez-vous lorsque vous peignez ?

Florent Hazoume dans ses œuvres © Droits photos réservés

Lorsque je peins, je passe par toutes les émotions, certains artistes décrivent cela comme un processus apaisant et serein. Pour ma part, je me sens connecté avec mes émotions primaires. Je peux ressentir de la joie car je suis content d’une idée, de la peur à l’idée de ne pas pouvoir la retranscrire sur la toile correctement, de la fierté quand je réussi, de la colère lorsque je prends une direction que je ne voulais pas ; mais à la fin de chaque toile, j’en tire une leçon car ce qui était pour moi une erreur, finit par révéler la toile et lui apporte une dimension plus profonde. Je dirais que la peinture m’apprend à ne pas considérer mes erreurs comme des échecs et que je peux toujours les rectifier afin d’en faire quelque chose de beau. Je me sens particulièrement chanceux d’avoir pu grandir auprès de parents qui m’ont toujours laissé une liberté totale d’expression et qui m’ont toujours poussé à poursuivre mes rêves et me battre avec dignité et bienveillance. C’est ce qui m’a porté jusqu’à la création de mes œuvres, des œuvres dans lesquelles j’ai mis mes larmes, mon temps, mon argent, ma passion et une partie de mon âme.

Quels sont vos thèmes principaux, qu´y a-t-il dans vos tableaux ?

Je prépare actuellement une exposition où je vais traiter les thèmes en deux parties principales :

La première partie est celle du deuil. J’ai voulu réadapter le mot deuil car il ne s’applique pas qu’aux morts. On peut faire le deuil d’une personne encore vivante dans ce monde mais morte dans le nôtre. On peut faire le deuil d’une relation, amoureuse, amicale; il y a des deuils qui dépassent la mort. Dans mon cas, j’ai dû faire le deuil d’une amitié qui m’a énormément apporté ainsi que fait grandir et comme je l’ai dit plus haut, j’ai dû faire face à beaucoup de changements en même temps, de chamboulements et cela faisait trop. C’est donc grâce à la peinture que j’ai pu commencer un processus de guérison sur tous ces aspects de ma vie. Il y a donc cinq étapes du deuil que je vais présenter: le déni, la colère, le marchandage, la dépression et la guérison. Mon but à travers ces œuvres est de montrer que même si vous traversez cette situation, peu importe dans quel cas vous êtes, ce n’est que passager, cela ne vous définit pas et vous allez en sortir avec de la volonté et du courage, pour enfin arriver à l’étape ultime qui est celle de la guérison. Je trouve qu’aujourd’hui, certaines personnes ont une idée erronée de la guérison. La guérison ne veut pas dire que tout est oublié et parfait, elle veut dire qu’on a accepté la situation et qu’on a décidé qu’elle ne prendrait plus le dessus sur notre personne.

La deuxième partie, concernant dix autres toiles,  traite de la vie générale. Sans trop en dire et pour vous laisser la surprise, je les résumerais en les appelant “les montagnes russes de la vie.”

J´ose croire que vous avez d´autres hobbies à part la peinture, quels sont-ils ?

J’aime beaucoup les sports de combats ainsi que la lecture.

 

Vous allez vous présenter au public pour la première fois avec vos œuvres, quel message passez-vous à ce public qui vous découvrira ?

Je souhaite simplement leur dire « bienvenue dans l’expérience Florent Hazoume ». J’espère aussi que le public saura accueillir mes œuvres et se retrouver à travers chacune de mes toiles en y trouvant un message d’espoir.

Florent, nous arrivons au terme de notre interview. Auriez- vous un conseil à donner aux jeunes et aux personnes qui vous liront ?

Je vois souvent comme réponse « croyez en vous », des phrases dites « bateaux » mais c’est très important. A cela je rajouterai, n’ayez pas peur d’entrer en guerre contre vous, de sortir de votre zone de confort. Entourez-vous également de bonnes personnes, remettez vous en question, mettez vous en priorité. C’est parce que j’ai pris des décisions que je n’aurais jamais pu prendre que j’en suis là. J’ai encore beaucoup de chemin à faire mais si je regarde mon parcours jusqu’à maintenant, comment ne pas avoir confiance en l’avenir ?

Merci Florent et à bientôt sur Afrique Opinion

 

Propos recueillis par Merlin Tchouanga

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