Au-delà du rêve, surgissent le doute, l’angoisse, la peur soldés parfois par du désespoir, plongeant le migrant dans le désarroi sans possibilité d’entrevoir un brin de lueur des jours heureux qui bouleverserait l’ordre préétablit dans sa subconscience. Poussés pour la plupart, hors de leur terre natale par des régimes totalitaires et corrompus, ces aventuriers de l’aube sont contraints de se lancer dans des projets hasardeux, en s’offrant des embarcations de fortunes au péril de leur vie pour gagner un prétendu Eldorado.
Du plus profond de leurs pensées, se chevauchent incessamment des pièces du puzzle quasi difficiles à construire, parsemées de questions sans réponses. Les jours défi lent et se ressemblent. L’oisiveté étant la source de tous les désordres, certains esprits faibles peuvent quelques fois basculer dans la délinquance ou la dépression. L’anxiété, les coups de blues, la tristesse, la démotivation constituent leurs compagnons de route, sans perdre de vue le temps nécessaire à attendre la décision des autorités Fédérales sur l’acceptation ou non du droit d’asile. Après que les premières décisions communément appelées « NEGATIVES » ne soient pas favorables, alors des recours sont formulés par le Service d’Aide Juridique aux Exilés (SAJE) pour ceux qui en font la demande.
Par extraordinaire, la missive sacrée de la Confédération tombe et annonce la reconnaissance du statut de refugier et par conséquent le droit d’asile accordé. Ouf ! Quel soulagement ! Le temps s’arrête ! À l’instant précis et solennel, se passent beaucoup de choses, l’on retient son souffle, les battements du cœur s’accélèrent, ce que le stéthoscope n’a jamais démenti. L’émotion atteint son paroxysme, les yeux laissent dégouliner des larmes, des prières de reconnaissance sont adressées au Bon Dieu et des rituels aux ancêtres selon la croyance.
La tunique du pessimisme peut être jetée à la déchèterie et l’on peut fièrement se draper d’optimisme et commencer à cogiter sur la suite. La vie au foyer a tiré sa révérence, le migrant vit dorénavant dans un appartement avec toutes les commodités, c’est une autre page de son histoire qui va s’écrire.
Le pays d’accueil ayant des lois sur l’intégration des étrangers ou des personnes reconnues comme refugiés, ces populations cibles se doivent d’apprendre le mode de vie Suisse , la langue parlée sur le lieu de domicile, le respect de l’ordre juridique et des valeurs de la Constitution Fédérale , la volonté de participer à la vie économique et d’acquérir une formation.
Afin d’accompagner au mieux ce public migrant et de rendre possible cette émergence, les missions du BCI (Bureau Cantonal pour l’Intégration des étrangers et la prévention du racisme, ndlr) ont mis en place toute une panoplie de mesures pour réussir ce challenge. Dans le canton de Vaud par exemple, c’est le BCI qui est le répondant cantonal en matière d’intégration, doté d’un bureau à Lausanne et de trois antennes régionales assurant une présence sur l’ensemble du canton. Toutes ces dispositions du BCI ont permis à une majorité d’Africains de retrouver une autonomie et de prendre part activement à la vie économique, sociale et culturelle du pays.
Sourou Hazoume