Fribourgeois d’origine, Emmanuel Duriaux dit « Manu », est un Suisse à la retraite qui réside à Monthey depuis 22 ans. Il a vu passer devant lui des personnes venant de diverses origines de notre planète, donc des Africains aussi qu’ils continue de côtoyer. C’est au Café du Valais où il a ses habitudes que nous lui avons tendu notre microphone.
Bonjour Manu, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs d´Afrique Opinion ?
Bonjour Merlin. Je m’appelle Emmanuel Duriaux, j’ai 72 ans, je suis à la retraite depuis quand même pas mal d’années. Je suis Fribourgeois d’origine. À la retraite je ne fais plus de travail continu à 100%.
Ça veut dire que vous n’avez pas d’occupation en fait ?
J’ai toujours quelques occupations, des bricolages, des petites réparations de machines de chantier, on m’appelle toujours de temps en temps faire des bricolages mais ce n’est pas une occupation à temps complet.
Je vous vois venir assez souvent au café du Valais. Qu’est-ce qui vous attire tant ici ?
Le café du Valais c’est mon lieu un petit peu Stamm [Ndlr: lieu de préférence], j’ai beaucoup d’amis qui sont là. La patronne qui est Camerounaise c’est aussi une amie de longue date. Je me sens bien ici, comme en famille et j’´ai aussi quelques contacts avec des Africains qui viennent ici.
Justement c’est ma prochaine question. Les Africains vous les côtoyez aussi au café du Valais. Quels sont vos rapports avec ces derniers ?
Les rapports sont amicaux. On boit un verre, on discute de tout comme avec n’importe qui et voilà quoi. Je ne fais pas de différence.
À part venir ici boire un verre avec eux, avez-vous déjà eu des contacts directs ou particuliers avec des Africaines ou Africains ?
Oui. J’ai des amis africains qui sont en famille, qui sont des amis que je côtoie souvent, où je vais des fois chez eux, où j’ai habité quoi en tant qu’ami de la famille. J’ai par exemple 3 amies toutes Rwandaises, elles sont mariées et je suis ami avec toutes leurs familles et même avec leurs enfants.
Donc cela veut dire que vous connaissez quand même profondément cette communauté ?
Exactement. En plus j’ai eu à voyager pour le Cameroun quelques fois; ça fait quand même pas mal de temps en arrière. Ça m’avait beaucoup plu d’ailleurs. J’y ai appris beaucoup de choses.
Vous connaissez donc bien la culture africaine, les habitudes, la cuisine…
J’aime bien la cuisine africaine déjà, surtout la cuisine camerounaise puisque je n’ai été qu’au Cameroun en Afrique. Donc je ne vais pas dire que je connais l´Afrique parce qu’il y a quand même beaucoup de différences entre les pays, la langue… déjà même qu’au Cameroun il y a deux langues officielles: l’anglais et le français. Je n’ai pas été dans la partie anglophone donc je ne peux pas dire que je connais le Cameroun en complet mais je connais pas mal de choses quand même.
Pour résumer, quel regard portez-vous sur un Africain que vous croisez dans la rue ?
Alors je n’ai pas un regard particulier parce que c’est un Africain. Si je le connais je vais le saluer, faire une accolade, c’est naturel quoi. Je n’ai pas de problème avec la communauté africaine.
Avez-vous eu des déceptions quand même ?
Oui, j’en ai eu, ça c’est vrai. J’avais connu une africaine de Paris, ça pas été après.
C’était donc une déception amoureuse ?
Non pas du tout. C’était assez dur, c’était parce qu’elle était difficile de caractère. Ce n’était pas parce que c’était une Africaine. Elle avait ce caractère là et voilà quoi.
Merci Emmanuel d’avoir disposé de votre temps pour cette interview sur Afrique Opinion.
Pour moi c’est un plaisir parce que je connais un tout petit peu ce qui se fait. C’est quelque chose de très positif. Pour moi c’est l´Afrique qui vient vers nous. Les Africains qui viennent vers nous et puis ça c’est important. Juste ajouter quelque chose, une constatation que j’avais faite lorsque j’étais au Cameroun. Beaucoup d´Africains avaient tendance à rester en retrait quand il y avait un Blanc et puis des fois je trouvais cela gênant qu’ils gardent cette distance. Là beh voilà c’est bien de faire un journal comme ça pour justement casser ces distances qui existent entre les communautés.
Merci une fois de plus et bonne soirée!
Merci à toi aussi!
Propos recueillis par Merlin Tchouanga