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Marcellin Djoumgoue ou la hargne d´entreprendre

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Après des études en Europe et un séjour aux États-Unis, Marcellin Djoumgoue, ayant amassé pas mal d´expériences et rongé par le désir d´être à la tête de sa propre structure, rentre dans son pays natal et se lance dans l´entreprenariat. Votre magazine est allé vers ce père de famille comblé, s´enquérir des conseils qui pourraient aider celles et ceux qui aimeraient suivre son exemple. Lisez plutôt.

Bonjour Marcellin. La plateforme d´échange et de communication Afrique Opinion est heureuse de vous recevoir. Pouvez-vous nous parler de vous et de votre parcours s´il vous plaît ?

Bonjour je suis Djoumgoue Wemaguela Marcellin, Camerounais résident à Yaoundé au Cameroun. Après mon Baccalauréat scientifique (maturité gymnasiale, ndlr) en 1998 au Cameroun, je poursuis mes études supérieures en Allemagne plus précisément à Hambourg en faculté d’électrotechnique. Après un séjour aux USA, je rentre m’installer ici au Cameroun en 2010.

Vous avez une société active dans le domaine de la cartographie des terrains. De quoi s´agit-il exactement ?

En fait j’ai une entreprise qui vend plus ses services dans le génie civil et précisément le cadastre, c’est-à-dire permettre aux géomètres de mettre leurs travaux dans différents supports. Nous les accompagnons aussi dans les différentes réalisations et impressions sur différents formats allant de l’A4 à l’A0. Nous leurs fournissons aussi du matériel de travail tels que des stations totales, des GPS et différents accessoires.

Nous investissons aussi dans la viabilisation des terrains que nous mettons sur le marché. Pour le moment nous sommes installés à Yaoundé et Kribi, et avons un total de sept employés dont quatre à Yaoundé et trois à Kribi.

Vous êtes passé par l´Europe et l´Amérique avant de revenir au Cameroun. Pouvez-vous expliquer à nos lectrices et lecteurs votre réinsertion dans la vie active au Cameroun et dans le business en particulier, car j´ose croire que cela n´a pas été facile compte-tenu du contexte des affaires sur place ?

Effectivement les différentes expériences lointaines m’ont permis d’être plus affuté et surtout d’avoir une expérience dans le monde actif. Car compte tenu du village planétaire dans lequel nous vivons aujourd’hui, c’est un atout que d’avoir plusieurs expériences.

C’est ainsi que j’ai des partenaires en Europe, en Amérique du nord et en Asie. L’insertion dans la vie active surtout privée n’a pas été très difficile pour moi car je ne m’étais jamais imaginé salarié chez quelqu´un d’autre. J’ai toujours voulu créer et innover. Il faut aussi rappeler que le monde des affaires est très instable et difficile chez nous, ce qui nous amène à repousser nos limites de temps en temps. Mais comme je le disais tantôt, nos frères de la diaspora ont un avantage certain qu’ils sous estiment très souvent. D’abord, le carnet d’adresses est très important dans les affaires, la discipline et surtout la valeur du travail sans oublier le capital car la plupart de ceux qui viennent s’installer ont au moins soit le capital, soit la possibilité de l’avoir plus facilement. L’avantage qu’il y a avec les jeunes Etats comme le Cameroun, c’est qu’il y a d’énormes besoins et des opportunités à saisir. Et le véritable problème se situe au niveau de la conception d’un bon business plan et surtout la recherche des financements. La preuve en est que nous assistons à la ruée des pays vers les nôtres. Et sans vraiment me tromper, je dirai qu’il y a plus de possibilités ici et que nos frères gagneraient à venir nous aider à développer nos pays. Je dirais que le contexte des affaires est assez incertain chez nous car il dépend des données que nous ne maîtrisons pas toujours mais le plus important pour nous c’est de pouvoir s’adapter rapidement et éviter les surprises désagréables; tout ceci afin de maintenir le climat de confiance avec nos partenaires. Pour moi particulièrement, je mets un point d’honneur pour que mes clients tout comme mes employés soient satisfaits.

Pouvez-vous nous dire ce qui vous a le plus touché ou marqué depuis que vous exercez ce métier d´homme d´affaires au Cameroun ?

Cette posture d´homme d´affaires m’a permis de côtoyer des personnes d’horizons diverses qui peuvent soit me rendre un service ou le faire pour un proche. Il y a aussi la flexibilité, je peux gérer mon temps à ma guise. Il m’arrive parfois de sortir de la maison dans l’après-midi.

Avec votre expérience du terrain, pouvez-vous nous dire quelles sont effectivement les opportunités qui s´offrent à un membre de la diaspora qui aimerait rentrer définitivement au Cameroun et suivre vos pas ?

Parfois il m’arrive de me poser la question de savoir pourquoi nos frères ne rentrent pas au pays après avoir passé quelques temps à l’étranger et surtout avec tout le potentiel qu’ils possèdent. Les opportunités, on les trouve dans tous les domaines et ce qui est plus grave est que si maintenant nous ne nous approprions pas le gros de nos économies ou si nos frères de l’étranger ne viennent pas nous aider à sortir du sous-développement, dans quelque temps ce seraient les asiatiques et occidentaux qui seront encore les grands maîtres. Je pense très sincèrement que nos frères de la diaspora doivent retourner au bercail et aider leur pays à sortir du sous-développement. Il est certes vrai que cela nécessite une bonne préparation à l’avance et une bonne étude du projet à réaliser. Ainsi, un retour progressif et bien planifié est recommandé surtout pour ceux qui ont déjà la famille au pays.

Que faites-vous quand vous n´êtes pas dans les affaires ?

Vous savez ici chez nous au Cameroun le football est comme une religion et c´est aussi une discipline que j’ai d´ailleurs pratiquée comme tout Camerounais pendant la jeunesse. Aujourd’hui je maintiens la forme physique avec le club des anciens ou club 2-0. Je passe aussi du bon temps avec ma famille et les amis. J’aime aussi beaucoup les voyages et mon rêve serait pour cette année 2022 de découvrir les trois autres régions de mon pays que je ne connais pas encore. Les voyages vous permettent d’être en contact avec différentes cultures, ce qui entraine automatiquement une ouverture d’esprit évidente. Enfin j’ai une nouvelle passion pour le travail de la terre où je compte réellement investir et passer mes derniers jours dans une ferme agricole.

Auriez-vous quelque chose d´autre à partager sur cette plateforme ou bien à transmettre aux lecteurs et lectrices d´Afrique Opinion ?

Je voudrai surtout m´adresser aux frères de la diaspora et leur dire qu’ils ont un rôle très important et peut-être même le plus important à jouer pour le développement de nos pays ici en Afrique. La qualification, le vécu, les relations et le capital sont les bases d’un bon projet. Notre continent est le plus convoité actuellement et nous avons notre mot à dire.

 

Propos recueillis par Merlin Tchouanga

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