Nhour est un jeune Congolais qui travaille à l’administration cantonale des Impôts à Lausanne.
Ce passionné du Basketball ne saute pas un weekend quand il peut pour arbitrer les matchs pour lesquels il a été désigné. Il s’est livré à cœur ouvert à vous et relate dans les lignes qui suivent comment il en est arrivé là où il se trouve aujourd’hui. Lisez seulement.
Bonjour Mr Salam, vous êtes sur la plateforme d’Afrique Opinion, le magazine qui donne la parole aux Africains ainsi qu’aux non-Africains. Qui est Salam Kaba ?
Bonjour je m’appelle Salam Kaba, Congolais de 33 ans, j’ai grandi dans la région de Monthey, je suis arbitre régional depuis plus de 12ans, actuellement percepteur à l’administration cantonale des Impôts à Lausanne.
Comment expliquez-vous ce parcours hors pair ?
J’ai eu la chance de rencontrer l’un de mes supérieurs via ma première passion qui est l’arbitrage, et qui était aussi un ami. Il m’a aidé notamment à la postulation auprès du service cantonale des impôts, c’est plus ou moins lié entre les deux, j’arbitre le weekend et je suis percepteur la semaine.
Depuis combien de temps êtes-vous arbitre de Basket-ball, je peux sans doute imaginer que c’est vraiment votre passion ?
Alors je ne le voulais pas à la base mais l’on m’a poussé à faire le cours de mini-arbitrage il y a 16 années de cela, et puis de fil en aiguille, ça m’a plu et ainsi de suite j’arrive à représenter l’autorité auprès des enfants tous jeunes, c’est vraiment une forme de responsabilité et de clairvoyance et une vision extérieure des choses.
Vous avez ce rapprochement auprès des joueurs de Basket-ball, quels sont vos rapports avec ces derniers étant donné qu’il n’y a pas assez d’arbitres Africains ou d’origine africaine dans ce milieu ?
Il est vrai que nous sommes un nombre restreint mais il y a de plus en plus beaucoup de joueurs d’origine africaine, mais malheureusement très peu dans l’arbitrage. Pour quelle raison, aucune idée. Disons que c’est très difficile d’être arbitre puisqu’il y a la pression des parents, des joueurs et des coachs. Moi en ce qui me concerne, ça ne m’a jamais effleuré l’esprit d’être Noir en tant qu’arbitre, on nous appelle en fait les hommes en gris (Rires). Peu importe la couleur de la peau, on nous définit comme les hommes en gris tout simplement.
Vous parvenez quand même à vous faire respecter sachant que parfois dans le sport, il y a hélas des dérapages ?
Je n’ai jamais eu de soucis de ce genre, à cause de ma couleur de peau jusqu’à ce jour. J’ai déjà vu ou entendu des collègues arbitres ou joueurs de couleur qui ont été victimes de ces incivilités, qui ont été maltraités par le public mais à chaque fois la fédération était sans complaisance, a été extrêmement sévère envers les joueurs de l’équipe ou des clubs qui ont tenu des propos inacceptables.
Donc disons que durant tout votre parcours d’arbitre jusqu’ici, vous n’avez jamais eu de difficultés ?
Oui j’en ai quand même eu, des moindres mais disons que j’ai la chance d’avoir été d’abord joueur, donc la plupart des joueurs me connaissent. C’est un petit milieu comparé au foot où il y a plus de monde, tout le monde se connait pratiquement. C’est peut-être pour cela qu’il n’y a pas eu de difficultés majeures pour moi en devenant arbitre.
Auriez-vous d’autres passions à part l’arbitrage ?
Dans ma jeunesse, j’avais pratiqué plusieurs disciplines sportives, à savoir du football américain pendant 3 ans, passionné de cyclisme amateur, je pratique aussi du Kickboxing les dimanches avec un ami Béninois.
Avez-vous quelque chose à partager avec nos lecteurs et lectrices sur cette plateforme ou peut être un quelconque conseil à donner à celles et ceux qui souhaiteraient devenir arbitre de Basketball ?
Je dirai qu’à l’Association Suisse Basketball, qui est un monde de personnes où des personnes passionnées de Basketball sont engagées, il y a de plus en plus de personnes d’origine africaine qu’il y a dix ans, sur le plan national. Tenez par exemple, il y a une femme d’origine Congolaise dans le Canton de Vaud qui est une très bonne arbitre. J’encourage vivement tout jeune passionné de ce sport à se lancer dans cet autre angle du sport qu’est l’arbitrage de basket.
Merci beaucoup Monsieur Kaba et à très bientôt sur Afrique Opinion
Merci.
Propos recueillis par Merlin Tchouanga