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Portrait de Yasmina Sandoz, femme aux multiples casquettes

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Yasmina Sandoz, spécialiste en stratégie d’entreprise et en communication, elle excelle dans les relations publiques. Dotée d’un large réseau à l’international, elle multiplie le déploiement et la mise en œuvre de projets complexes. Sa valeur ajoutée réside sans conteste dans sa vision transversale des sujets. En effet, son approche holistique vient probablement du fait qu’elle est capable d’assembler naturellement différentes approches, un peu à l’image de ce qu’elle est intrinsèquement à savoir le fruit d’un métissage peu banal. Yasmina Sandoz est une afro-descendante avec un père indo-mauricien et une mère franco-polonaise.

 Bonjour Yasmina et bienvenue sur cette plateforme d´échange et de communication qu´est Afrique Opinion. Pouvez-vous nous parler de vous, de votre parcours et de vos multiples casquettes s´il vous plaît ?

Bonjour Merlin, je m’appelle Yasmina Sandoz, je suis diplômée d’un MASTER 2, obtenu en 1999 à l’Université de Lille 1. A l’époque, on parlait de DESS en marketing et communication Internationale. Au début, je pensais m’orienter dans le monde de la mode avec des stages ciblés chez Jean-Louis Scherrer, Lanvin, l’Oréal puis j’ai eu une révélation, pendant ma maitrise, alors que j’étais étudiante Erasmus à la FH (Fachhochschule, École supérieure, ndlr) de Pforzheim en Allemagne, grâce à mon professeur de politique de communication, qui était alors le Directeur de la communication de Daimler-Chrysler. Il m’a passionné pour le secteur automobile et j’ai débuté ma carrière professionnelle au sein du groupe Volkswagen à Wolfsburg (Allemagne). J’ai eu la chance de travailler avec l’équipe en charge de la stratégie de plateformes, propre au groupe VW et qui était hyper innovante à l’époque. J’ai également participé à la construction de l’image des marques de chacune des entités. Mon travail essentiel était la gestion des relations presse et publiques lors des mondiaux de l’automobile ou encore l’organisation des réunions annuelles des actionnaires. Ensuite, j’ai travaillé à Science Po Paris sur le site franco-allemand basé à Nancy où j’ai mis en place un séminaire de formation destiné aux élus allemands, puis dans la plasturgie, sur le site de production de Bericap à Vittel, où j’étais en charges des RH (Ressources Humaines, ndlr).

Comme j’ai le sens du service public, j’ai intégré la fonction publique (fonctionnaire catégorie A en France). Je suis restée 10 ans au sein du Conseil Départemental des Vosges, où j’ai essentiellement fait du développement économique et déployé une marque territoriale « Je Vois la Vie en Vosges ».

J’étais également en charge de deux missions majeures: une mission de coopération avec la Chine avec une équipe basée à Qingdao (Shandong, Chine) et une mission de structuration de la filière bois.

Vue du groupe CBS-LIFTEAM (Droits photos réservés)

Filière dans laquelle je travaille toujours, côté Suisse cette fois, car j’ai décidé en 2018 de rejoindre mon mari, Jean-Luc Sandoz. Il dirige le groupe CBS-LIFTEAM,  un groupe franco-suisse spécialisé dans la construction bois avec une philosophie que je partage à 200%. Je m’occupe essentiellement de la communication, des relations publiques / presse et des liens avec les instances de la filière en France et en Suisse. En 2021, nous avons fêté les 30 ans du groupe, soit 30 ans d’innovation bois.

C’est aussi l’année où j’ai participé à l’organisation des Rencontres Romandes du Bois au Musée Olympique avec Lignum. Ce fut un grand moment pour la filière bois en Suisse.

Pour les autres casquettes, je suis à la tête d’une famille de 4 garçons, je suis impliquée dans la politique locale, chez les Vert.e.s naturellement, et j’ai investi dans une startup de l’EPFL Innovation Park, Global ID SA, spécialisée dans l’identification biométrique à partir du réseau veineux.

Effectivement vous êtes Directrice Marketing & Communication chez Global ID. Pouvez-vous nous parler de cette Startup?

Exactement comme mentionné précédemment, Je travaille chez Global ID. J’ai investi dans cette startup de l’EPFL Innovation Park car j’y vois tout le potentiel de développement. Le marché est en attente de ce type de technologies avec un niveau très haut en matière de sécurité, et surtout garantes de la protection des données privées des individus.

Aujourd’hui, les mots de passe que vous avez sur vos ordinateurs sont déjoués en quelques minutes voire quelques secondes par nos ingénieurs. La biométrie reste ce qu’il existe de plus sécurisé.

Sujet très actuel, les cyberattaques se multiplient et laissent ainsi filer des données sensibles, ceci sans compter le coût que cela induit pour les institutions menacées. On parle de milliards de CHF, EURO, USD.

VenoScanner de Global ID (Droits photos réservés)

Global ID SA a développé un système de reconnaissance veineuse en multivues.

D’abord, la clé biométrique est cachée donc difficilement récupérable comme c’est le cas par exemple avec les empreintes digitales ou avec  l’iris. Regardez ce qu’a fait le hacker Jan Krissler, il a réussi à reproduire les données biométriques d’Angela Merkel (iris) et d’Ursula Von der Leyen (empreinte digitale), uniquement à partir de photographies publiques.

Le réseau veineux est beaucoup plus sûr, il n’est pas visible.

Ensuite, au niveau de l’outil,  nous avons un VenoScanner hyper performant, tout est chiffré, bien avant la prise d’empreinte, donc pas de faille en début ou fin de traitement. Puis enfin, nos bases de données sont codées et séparées. Global ID SA n’a jamais accès aux données de l’institution. Les données privées sont chez nos clients. Donc les fuites sont impossibles. Les secteurs qui s’intéressent à notre technologie sont des acteurs du milieu médical, bancaire ou encore des ONG.

Pouvez-vous nous dire un peu plus sur le projet Noircir Wikipédia ?

A mes heures perdues, souvent tard le soir ou le week-end, comme beaucoup de wikimédiens, je contribue à l’encyclopédie de Wikipédia. Je fais partie du projet Noircir Wikipédia car il me tient à cœur d’apporter un éventail d’informations, variées et diversifiées, et qui offrirait une bibliothèque universelle à l’image du monde.

Dans notre groupe, orchestré par trois pionnières (Ivonne, Gala et Lurkin), nous sommes répartis sur les quatre coins du globe : Benin, Canada, Cameroun, Caraïbe, Congo, Cuba, France, Mali, Maurice, Tunisie, Suisse, Allemagne ou encore Belgique. Nous travaillons en Visio et parfois en présentiel quand cela est possible, sur des thématiques pour lesquels nous enquêtons.

1,5 % des wikimédiens vivent en Afrique contre 70% en Europe et aux États-Unis. Je ne sais pas si je suis utopiste ou déterminée mais petit à petit, nous contribuons à enrichir l’encyclopédie et la satisfaction de partager n’a pas de prix.

Crédit photo: Noëlla Barras

Vous venez de la France pour vous installer en Suisse. Pouvez-vous expliquer à nos lectrices et lecteurs votre intégration dans la vie active en Suisse ?

Quand je suis arrivée en Suisse, j’avais l’avantage de bien connaître le pays depuis près de 15 ans et venant des Vosges, zone frontalière, je trouve que la culture est assez proche. Même si c’est différent.

J’ai d’abord commencé par reprendre des cours. J’ai passé un certificat à l’École Hôtelière de Lausanne  (EHL) pour valider mes acquis en gestion de média sociaux puis un certificat à l’Université de Lausanne en Écologie politique.

Souvent nous sommes tellement pris par le quotidien que nous ne prenons plus le temps d’apprendre ! Je pense qu’il faudrait sans cesse continuer à se former pour se renouveler. Personnellement, dès que je suis à l’aise avec un sujet, j’ai envie d’aller encore plus loin.

Auriez-vous quelque chose d´autre à partager sur cette plateforme ou bien à transmettre aux lecteurs et lectrices d´Afrique Opinion ?

Il y a tellement de personnes qui m’ont inspirées et qui ont contribué à faire de moi ce que je suis aujourd’hui, notamment à m’accepter avec toutes mes différences que je suis ravie de pouvoir partager, à mon tour, mon témoignage.

Aujourd’hui, je suis consciente que ce sont toutes mes différences qui font mon unicité et donc ma force. Dis comme cela, ça semble logique mais ce n’est pas si facile d’en avoir pleinement conscience.

Merci de votre intérêt !

Merci Yasmina et à bientôt sur Afrique Opinion

Vous pouvez suivre Yasmina sur LinkedIn sous ce lien: https://www.linkedin.com/in/yasmina-sandoz/

Propos recueillis par Merlin Tchouanga

 

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2 Comments

2 Comments

  1. Edmond Momo

    at

    Très beau parcours !
    Du courage

  2. Sylvie Flore KADJO

    at

    Parcours remarquable !
    Bonne continuation et surtout, bon vent avec Global ID.

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